La créativité n’appartient pas à une élite. Tous les enfants s’expriment par l’art, avec bonheur, partout dans le monde. Plus tard, les intérêts se diversifient, les influences aussi, certains jeunes poursuivent leur cheminement d’artistes en herbe, d’autres pas. Un talent inné dans un art, quel qu’il soit, constitue un cadeau de la vie et facilite l’apprentissage d’une technique, au début du moins. Car ce qu’on n’entretient pas, on le perd… Mais qu’en est-il du désir sincère de créer pour qui n’est pas aussi naturellement doué?
Tout professeur animé par le plaisir de transmettre vous le confirmera : assister à l’éclosion de l’élan créatif, le vrai – celui qui peut devenir une passion – tient du miracle. La personne qui découvre qu’elle peut exercer un art, qui lui semblait inaccessible, vit ce moment comme une véritable fête.
Initier quelqu’un au dessin ou à la peinture, par exemple, c’est lui ouvrir un panorama visuel nouveau et enrichi. La nature et les gens ne sont plus perçus de la même manière lorsqu’on passe du simple regard à l’observation. On découvre dans la couleur un éventail de nuances insoupçonnées. L’œil s’ouvre, l’esprit aussi.
Plusieurs années d’enseignement des arts visuels m’ont convaincue que le talent seul ne suffit pas; le désir de le développer par de la pratique soutenue en garantit l’évolution. Tout comme le profond désir de créer, l’audace, et la pratique serviront d’ancrage à toute personne intéressée à maîtriser un art – même si elle se considérait peu douée au départ.
Créer c’est se donner le droit de s’amuser, d’aller à la découverte de son propre style, de s’exprimer librement. Dessiner ou peindre, c’est aussi la promesse de ne plus jamais s’ennuyer.